Partage d’information entre ONG : les enseignements de la crise COVID-19
Depuis presqu’un an déjà, la crise du COVID-19 impacte le secteur de la solidarité internationale, faisant évoluer ses pratiques dans de nombreux domaines d’intervention. La gestion des données humanitaires ne fait pas exception à la règle. Au cours de la dernière décennie, la gestion des données et de l’information, a pris une importance capitale dans les réponses humanitaires. Or, cette crise sanitaire exceptionnelle a contraint les acteurs de la solidarité internationale à adapter leurs pratiques de collecte et de gestion de l’information, puisqu’il est devenu plus difficile de réaliser des collectes de données régulières sur le terrain et d’échanger avec les communautés en raison des mesures de distanciation physique. Cette situation très particulière nous invite à réfléchir aux difficultés rencontrées par les ONG en gestion de l’information (Information Management ou IM en anglais), aux choix qu’elles ont faits, à la manière dont ces choix et changements s’inscrivent dans un processus de réflexion plus large concernant les enjeux de l’IM et de renforcement des pratiques sur ce sujet au sein du secteur de l’aide.
Depuis avril 2020, CartONG met en œuvre un projet visant à soutenir le secteur humanitaire dans l’adaptation de sa réponse à la crise du COVID-19 en matière de gestion de l’information et de suivi et évaluation (S&E). Dans le cadre de cette initiative, notre équipe a pu observer comment les ONG opérationnelles se sont adaptées à la situation et quelle a été l’évolution de leurs besoins et pratiques en matière de gestion des données et de l’information tout au long de l’année. Nous avons également observé de nouvelles tendances dans le secteur (développement de l’utilisation des tableaux de bord, collecte de données à distance) et réfléchi aux difficultés rencontrées par les acteurs opérationnels en termes de gestion des données et de l’information.
Sur la base de cette expérience, ce document vise à fournir une analyse des évolutions constatées, notamment celles des flux d’information internes au sein des ONG et des responsabilités qui y sont associées ainsi que celles liées à l’impact de l’utilisation de nouveaux outils de gestion de l’information sur les pratiques. Il s’interroge également sur la manière dont les réflexions sur ces évolutions pourraient contribuer à améliorer la qualité de l’information produite par les ONG de manière plus globale. La perspective développée par CartONG a été complétée par les points de vue d’autres organisations H2H et acteurs opérationnels qui ont accepté de partager leur expérience avec nous.